Dire des gros mots est bon pour la santé, c’est la science qui le dit !

 

Merde, put***, fais chier… Vulgaire ?

Peut-être, mais selon une étude, les jurons auraient de nombreux bienfaits.

Publiée dans Lingua, une récente étude réalisée par des chercheurs britanniques et suédois montre que l’utilisation de gros mots peut profondément affecter (en bien) notre façon de penser, d’agir et d’interagir les uns avec les autres.

 

Les vertus des gros mots

Se laisser aller verbalement est bon pour la santé : en analysant plus de 100 articles universitaires sur les jurons, des chercheurs ont découvert que « le fait de jurer produit des effets qui ne sont pas observés avec d’autres formes d’utilisation du langage. » Selon eux, jurer créerait une forme de catharsis (libération d’émotions fortes).

Un puissant exutoire qui générerait des bienfaits physiologiques, cognitifs, émotionnels ou encore interactionnels. Dans le détail les gros mots permettraient, entre autres, de soulager la douleur (pouvoir hyperalgésique), atténuer le stress, canaliser la colère (et ainsi éviter de recourir à la violence physique) ou encore d’augmenter l’estime de soi.

Les recherches ont également révélé que la répétition d’un mot grossier permettrait d’augmenter la puissance et la force dans les tâches d’activité physiques.

 

Les jurons impactent les liens sociaux

L’étude suggère également que les jurons peuvent aider à créer un sentiment de confiance et d’intimité entre collègues, équipes sportives et groupes d’amis. « Perçu comme un signe d’intimité, jurer marque souvent un contexte informel et détendu dans lequel les liens sociaux sont renforcés et la distance sociale réduite », soulignent les chercheurs.

En outre les gros mots auraient également un rôle intégrateur en créant un sentiment de camaraderie et de solidarité : « C’est une manière de signaler son soutien et son attachement au groupe, de construire des relations. »

Toujours dans le registre relationnel, un langage grossier pourrait même nous aider à gérer notre identité, à stimuler l’attention (les gros mots sont mieux intériorisés que les autres mots) où encore à exprimer une forme de domination sur les autres. Enfin, selon les chercheurs il semblerait que plus le gros mot est fort, plus il a d’effet.

 

D’où vient le pouvoir des gros mots ?

Selon Richard Stephens, psychologue de l’Université de Keele, « le pouvoir des jurons n’est pas intrinsèque aux mots eux-mêmes, mais plutôt à ce qu’ils veulent dire et à ce qu’ils induisent. » Ainsi, ni les euphémismes ni les mots aux consonances similaires n’ont un effet aussi profond. Mais alors d’où vient le pouvoir des jurons ?

La recherche neuroscientifique suggère que les jurons pourraient activer des parties de notre « cerveau limbique » (aussi appelé cerveau émotionnel), une zone différente de celle de la parole.

Il s’agit de structures profondes impliquées dans des aspects du traitement de la mémoire et des émotions qui sont instinctives et difficiles à inhiber.

Toutefois, le chercheur avertit. Selon les données analysées, il semble que le pouvoir des jurons ait des rendements décroissants :

« Nous avons constaté que les personnes qui jurent le plus dans la vie de tous les jours en retirent le moins d’avantages », déclare le psychologue.

Donc oui à la grossièreté, mais à petite dose 🙂

 

source : L’ADN